Albane à Point d'Esny

Albane, Franco-Mauricienne, est de retour à Maurice!

Elle reviens dans son pays de coeur après avoir passé des années à l’étranger, et a bien voulu nous partager son ressenti et son expérience !

Parlons un peu de toi !

Je m’appelle Albane, j’ai 26 ans, je suis Franco-Mauricienne née en France d’un père franco-américain et d’une mère mauricienne.

J’ai passé une partie de mon enfance à Maurice, puis j’ai grandi en France jusqu’à mes 20 ans. Dans le cadre de mes études, j’ai eu la chance d’habiter en Irlande, Australie et Afrique du Sud, avant de rentrer à Paris pour débuter ma vie professionnelle. Après 3 ans dans la capitale, j’ai décidé de retourner en solo à l’île Maurice.  

Pourquoi avoir choisi de retourner à Maurice ?   

Pour pleins de raisons ! J’avais besoin de quitter un rythme épuisant à Paris. Le manque de nature, de soleil, de mer, me pesait énormément. J’avais aussi envie de renouer avec cette partie de ma culture et de mon enfance, et de me sentir pleinement héritière de mes deux pays.

Enfin, je réalisais que j’avais été privilégiée et que j’avais eu la chance de beaucoup recevoir en termes d’études et d’expérience professionnelle. J’avais le souhait de contribuer d’une manière ou d’une autre au développement de mon bout de paradis au cœur de l’océan Indien.

Ça t’a fait quoi de retrouver la petite île où tu as grandi ? 

retour au pays

Première journée à la plage

Beaucoup d’émotions ! J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps lorsque l’avion a atterri à Maurice.

Ce sont des sentiments mélangés: on réalise tout ce qu’on a quitté (amis, famille, collègues, habitudes, etc.) et en même temps il y a cette joie profonde de retrouver un pays cher à son coeur. On s’émerveille de tout: le bleu de lagon, la chaleur, les saveurs, les couleurs, l’accueil chaleureux des Mauriciens, l’accent qui a bercé notre enfance, les lieux qui nous ont marqué.

Finalement, je ne regrette rien de ce choix, il répondait vraiment à une aspiration profonde que j’avais depuis longtemps. 

Pourquoi Maurice ?

Souvent ces décisions radicales viennent après des périodes difficiles. Pour ma part, la pandémie vécue depuis Paris, un rythme éreintant entre mes études en parallèle d’un emploi à temps plein, et des problèmes de santé qui m’ont obligée à me ménager, ont été les catalyseurs de ce désir de changement.

C’était finalement mon corps qui me lâchait et exigeait que je change de cadre et de rythme de vie. Lorsqu’une opportunité de poste à Maurice m’a été proposée, je me suis dit que c’était un ticket de départ inespéré pour retrouver mon petit paradis.  

Avais-tu des doutes, des appréhensions  avant ce retour au pays ? 

La principale question était de sécuriser mon arrivée : un job, un logement, un moyen de transport. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir reçu le soutien de ma famille mauricienne sur tous les plans.

Les questions que je ne me posais pas, mes amis et ma famille en France les ont posées pour moi : comment allais-je vivre avec un salaire mauricien ? Quelle vie sociale allais-je avoir sur une île ? Que faire en cas d’urgence absolue ou médicale ? Est-ce que je n’allais pas m’ennuyer ? Faire vite le tour ? Est-ce que la vie intellectuelle, culturelle et artistique parisienne ne me manquerait pas ?

Mais je n’avais pas vraiment de doutes, car je savais que c’était ce que je souhaitais profondément.

La seule appréhension était la potentielle déception quand, après avoir idéalisé ce retour pendant des années, on en vient à se confronter à la réalité de la vie au jour le jour à Maurice. Mais ce qui me rassurait, c’est qu’ayant la double-nationalité, je pouvais rentrer en France, y retrouver ma famille et refaire ma vie là-bas en toute sécurité. En revanche, je n’aurai pas pu rester en France avec le regret de n’avoir jamais au moins essayé de rentrer à Maurice.

Penses-tu avoir fait des sacrifices pour ton retour ?  

Choisir, c’est renoncer. J’ai évidemment dû sacrifier la partie de ma vie restée en France : ma famille, mes amis, mes collègues, mes weekends à la campagne, mes randonnées dans le Périgord, le petit week-end coup de tête à Bayonne, les sorties terrasse à Paris, etc. Mais rapidement, on se rend compte que les vrais amis restent, que le contact avec la famille est permanent (parfois plus même que lorsqu’on était en France !) et je prends plaisir à me remémorer tous ces bons souvenirs sans aucune nostalgie.

J’ai aussi trouvé d’autres amis et des membres de ma famille ici. Et comme le sens de la famille est très important à Maurice, j’éprouve beaucoup de joie à retrouver les cousins, oncles et tantes plus ou moins éloignés et tellement accueillants.

As-tu toujours voulu résider ici ? En famille ou en solo ? 

Honnêtement, cela fait plus de 10 ans que je dis à mes parents “ un jour, j’habiterai à Maurice ! ” Donc oui, quelque part, j’ai toujours voulu rentrer dans ce que je considère le pays de mon enfance.

Pendant longtemps, je trouvais que c’était un beau projet familial à accomplir. Et puis les années passent, le désir se fait plus fort, même si on est encore jeune et qu’on est loin d’être mariée avec des enfants. Je trouvais que ça ne devait pas m’empêcher de vivre la vie dont je rêvais.

J’ai donc “ tout envoyé balader ” et suis partie en solo, et c’était une excellente décision !

As-tu retrouvé une île Maurice changée lors de ton retour au pays ?    

Effectivement, j’ai retrouvé une île Maurice bien plus développée que par le passé ! J’ai été étonnée de toutes ces constructions, mais qui prouvent aussi le développement économique de l’île… De nouveaux morcellements avec des habitations ultramodernes, des grands centres commerciaux… Désormais il existe même de très bonnes boulangeries françaises, par exemple !

retour au pays

Retrouver les saveurs des repas indiens

J’ai été surprise également de l’importante présence de la communauté sud-africaine qui a importé – pour le bonheur de tous je pense ! – ses bonnes viandes et ses petits restaurants sympathiques.

Les Mauriciens ne sont pas en reste ! Je suis toujours admirative de leur esprit entrepreneurial, et ils ont réussi avec brio à s’adapter à ces changements : restaurants, business, tourisme, ils continuent d’innover dans tous les domaines.

As-tu réussi à retrouver ton identité mauricienne  ? Comment s’annonce ce nouveau chapitre qui commence ?   

J’espère n’avoir jamais perdu mon identité mauricienne ! En revanche, il est sûr que j’ai retrouvé l’accent, même si une pointe d’accent français persiste. On sait que je suis Mauricienne, mais on sait aussi que je ne suis pas QUE Mauricienne, ça a son charme.   

Ce nouveau chapitre s’annonce riche en découvertes, en soleil et en rencontres ! 

Es-tu heureuse aujourd’hui dans ta nouvelle vie mauricienne, maintenant que tu es de retour au pays ?   

Absolument ! Il n’y a pas une seule seconde où je remets en question mon choix. Rien n’est parfait, et ma nouvelle vie mauricienne n’y échappe pas. Mais on sait qu’on est là où on doit être quand on ressent cette paix et cette joie profonde ; et c’est ce que je ressens chaque jour depuis mon retour ! 

Quelle a été la première chose que tu as faite lorsque tu as atterri ? 

Baignade dans le lagon au bord duquel Albane a passé son enfance

A mon retour au pays, j’ai couru me baigner dans le lagon de Pointe d’Esny !

Et je me suis immédiatement dit “ comment as-tu fait pour mettre autant de temps à rentrer ? ” La plage de mon enfance, mon lagon, le soleil et moi… J’étais comblée ! Je réalisais que ma vie prenait un tournant unique.  

Quelle était ta profession en France ? 

En France, je travaillais dans le secteur de l’associatif. Je m’occupais des relations institutionnelles pour une très belle association présente dans les quartiers sensibles.  

As-tu facilement pu trouver du travail à Maurice ? 

Journée caritative au bureau

On dit souvent qu’il vaut mieux être sur place pour trouver du travail, mais pour ma part je ne serai jamais partie sans cette certitude d’avoir un emploi avant. Il était donc indispensable que j’aie cette sécurité en amont.

Avec le recul, je réalise que cela s’est fait “ facilement ”, dans le sens où avoir la double-nationalité et une expérience à l’étranger étaient des atouts majeurs. J’ai néanmoins avant tout eu de la chance de tomber sur une start-up jeune, sympathique, aux valeurs desquelles j’adhérais, et qui m’a convaincue de vouloir partager et contribuer à leur belle aventure !

Comment se sont passées les recherches d’emploi  ?

Cela s’est fait assez naturellement, par recommandation d’un de mes cousins mauriciens qui m’avait depuis longtemps parlé de mon actuelle entreprise. Après un échange informel sur Instagram, j’ai été invitée à envoyer mon CV alors même que l’entreprise ne recrutait pas mais prévoyait une potentielle croissance d’ici la fin de l’année.

C’était un beau pari et une belle opportunité qui m’était donnée.  

As-tu rencontré des difficultés à ton retour au pays ?  

Connaissant déjà Maurice, je n’avais pas beaucoup d’appréhension. De plus, SmartTraveller m’a aidée sur tous les sujets qui me posaient question : assurances et logement, notamment.

La principale difficulté a été de trouver une voiture ! Je n’y connaissais rien, et encore moins le marché mauricien mais j’ai eu de la chance d’être aidée par ma famille dans cette entreprise et d’avoir dégoté la pépite !

Et si on t’offrait une nouvelle opportunité à l’étranger, tu repartirais ?  

Aujourd’hui, cela ne fait pas partie de mes projets. Peut-être un jour, lorsque j’aurai une famille, cela me fera plaisir d’envisager une expérience d’expatriation courte. J’ai déjà eu l’opportunité d’habiter beaucoup à l’étranger, et cette expérience a été incroyable. Pour faire ma vie sur le long terme en revanche, j’ai toujours su que ce serait entre Maurice et la France.  

Et pour finir, as-tu des conseils à donner à un Mauricien qui souhaite rentrer au pays ?      

Moris pe attan twa !

Il faut bien avoir en tête que rentrer à Maurice peut avoir un coût en termes d’investissement d’arrivée (voiture, logement, écoles, etc.) et salarial (les salaires mauriciens étant plus bas). Mais le cadre de vie compense largement cela ! Par ailleurs, avoir travaillé à l’étranger avant et fait quelques économies contribue à la réussite de ce retour.

Outre les avantages mis en place dans le cadre du Diaspora Scheme, il y a de plus une vraie satisfaction à mener des projets professionnels impactants à Maurice. Il est possible de créer et d’innover ici bien plus facilement qu’ailleurs.

Enfin, vous ne regretterez pas de renouer avec notre belle île aux allures de paradis comparé à la grisaille parisienne… A bon entendeur 

 

Vous souhaitez vous aussi rentrer au pays ?

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